La médecine traditionnelle vietnamienne

Se soigner par les plantes, cela vous paraît bizarre ? Pourtant, au Vietnam et dans de nombreux pays d’Asie, on se soigne dans un premier temps avec des herbes et fleurs séchées, avant de se rendre chez le médecin si l’infection ne passe pas (bien évidemment pour les maladies graves, ils se rendent directement chez le médecin).

La médecine traditionnelle Vietnamienne est un héritage de la médecine chinoise. Elle porte le nom de Thuoc Nam, que l’on peut traduire par “l’herboristerie du Sud”. Pourquoi du Sud ? Rapport à l’Empire du Milieu, autre nom de l’ancien empire chinois. Mélange de plantes en décoction, poudres ou infusion, la médecine traditionnelle vietnamienne se différencie de son homologue chinoise en n’utilisant que des ingrédients locaux frais ou séchés.

Aucun produit importé ne figure parmi les étals des herboristeries vietnamiennes. Menthe vietnamienne, chrysanthème, concombre amer ou encore liseron, on trouve dans ces magasins majoritairement des herbes et fleurs communes, qui sont cultivées dans les campagnes environnantes.

Une rue de la médecine traditionnelle à Hanoï

Si vous passez par Hanoï, ne manquez pas la rue dédiée à la médecine traditionnelle, où les herboristeries sont toutes installées, diffusant jusque sur le trottoir, l’odeur si particulière des fleurs séchées.

C’est au début du 19ème siècle que les apothicaires ont commencé à s’installer dans ce quartier, notamment de nombreuses familles chinoises immigrées. Aujourd’hui, seule la rue Lan Ong (du surnom de Le Huu Trac, un médecin vietnamien très renommé au 18ème siècle) conserve une trace de ce passé, où des familles continuent de vendre quotidiennement leurs remèdes aux habitants. Ainsi, on vient y acheter ses remèdes, que l’on consomme bien souvent en infusion ou en inhalation.

N’hésitez pas à franchir le seuil de ces boutiques où vous pourrez observer les différentes fleurs, épices et plantes en train de sécher en bouquets, avant d’être soigneusement rangées dans les divers tiroirs des comptoirs en bois.

L’acupression pour détendre le corps

Si, lorsque l’on envisage la notion de médecine traditionnelle, on pense tout de suite aux plantes, il ne faut cependant pas non plus oublier l’acupression, qui occupe une place importante dans le quotidien des Vietnamiens. Son nom ? Bâm Châm.

Deux formes sont plus répandues : le Bâm Châm assis, qui apaise les tensions de l’intégralité du haut du corps, et qui favorise la circulation du Qi, l’énergie vitale. Et le Bâm Châm du pied, qui associe l’acupression et la réflexologie, pour dénouer les tensions, mais aussi soulager certaines douleurs. Ainsi, il n’est pas rare de voir des Vietnamiens dans la rue ou à la terrasse d’un café, s’adonner à une petite séance d’acupression des pieds !