Les gardes vous invitent même à prendre part à leur déjeuner, c’est dire. L’entrée sur le pays vous est par la suite accordée par un officier qui regarde un film sur YouTube en même temps, donc autant dire que c’est plutôt « à la cool ».
A la cool aussi niveau tarif, nous qui croyions que la Thaïlande, plus ouverte au tourisme que le Laos, était plus chère, c’est raté (et ce n’est pas pour nous déplaire). La nourriture est donc meilleure et beaucoup moins chère. Et je dis meilleure car peut être la qualité ne change-t-elle pas énormément, la variété elle nous apporte un grand soulagement.
On peut enfin choisir ce que l’on veut manger. Compter 1 euro pour un repas (si vous n’êtes pas un trop gros estomac) ou un peu plus. Du côté agricole, les légumes et fruits sont bien moins chers également et on peut en trouver quasiment partout. Et contrairement aux autres pays, afin de ne pas jeter, il y a des promotions en fin de journée. Donc si vous avez une envie de fruit, les marchés de nuit sauront vous ravir par le choix et leur prix.
50 centimes et beaucoup de fruits en Thaïlande
Nous étions très tristes de l’accueil reçu au Laos c’est pourquoi nous nous étions préparés à ce que cela soit pareil en Thaïlande, une nouvelle fois, nous avions tort. Comme je l’ai dit, les gens sont gentils, ils sont même trop gentils, surtout quand on est à vélo. Plutôt que des bonjours moqueurs, nous avons droit à des pouces en l’air, des cris d’encouragement, des habitants qui nous « obligent » à nous arrêter pour nous désaltérer, nous offrent des bouteilles d’eau.
Maxime a par exemple eu droit à une brique de lait de soja (qu’on a partagé bien sûr). Plus qu’apprécier recevoir des cadeaux, cela nous fait un bien fou de voir des gens vraiment foncièrement gentils.
Au Laos, sur le peu de locaux qui nous ont parlé, rare étaient ceux qui ne souhaitaient pas obtenir de l’argent de notre part (en leur achetant des écharpes, bracelets, ou bien pour vous offrir de vous transporter en tuk tuk). A contrario, en Thaïlande, c’est plutôt l’inverse. Lors de notre dernier trajet en direction de Chiang Mai, nous en avons d’ailleurs fait à nouveau l’expérience. Il faisait nuit, et il nous était difficile de nous arrêter parce qu’il n’y avait ni hôtel, ni d’endroits pour camper sur la route. Sauf que quand tu as déjà fait 95 km et que tu ne vois pas le bout de la route et que tu n’es pas vraiment rassuré de rouler la nuit en montagne, ce n’est pas forcément des plus rassurant.
Enfin bref, nous nous sommes donc arrêtés dès que nous avons aperçu de la lumière (et heureusement aha). Nous avons eu la chance de rencontrer des gens du peuple Karen drôles et gentils. Si gentils qu’ils souhaitaient nous inviter chez eux (nous avons toutefois dû refuser car le « 4km de plus à rouler en côté » était vraiment trop compliqué pour nous, surtout pour moi je l’avoue).
Enfin, ils nous ont offert de l’eau, et nous ont trouvé un endroit idéal pour notre tente. L’un d’entre eux nous a d’ailleurs laissé son numéro de téléphone en cas de problème. Au cas où, et comme nous lui avons promis, si une française âgée de 40 ans souhaite l’épouser, Preecha l’attend dans sa plantation de café de 10 hectares (oui c’est important de préciser, donc avis aux amatrices, go !).
Quand un couple te trouve un endroit pour camper et t'invite le lendemain pour le petit-déjeuner
En bref, on ne sait pas si c’est le soleil, le bouddhisme ou la bonne nourriture mais les gens sont heureux et ils vous transmettent leur joie. Nous n’avons finalement campé que rarement en Thaïlande dans des endroits extérieurs où nous devions ranger nos affaires. Nous avons pu découvrir la vie des habitants autrement.
Nous avons pu rencontrer une famille détenant une fabrique de céramique par exemple et nous avons pu les accompagner dans leur train de vie assez rapide disons-le. Un couple est également venu nous demander dans un restaurant si nous savions où nous pouvions camper en nous disant que nous pouvions camper chez eux (dans une pièce qu’ils louent normalement pour les marchés). Alors je ne sais pas si nous sommes chanceux, mais il est certain que les gens sont d’une extrême bonté ici, bonté dont on devrait peut-être s’inspirer…
Une famille thaïlandaise et nous chez leur fournisseur d'argile
Enfin une autre caractéristique des Thaïlandais est qu’ils sont très honnêtes. Alors oui peut être pas tous, mais la grande majorité des gens que nous avons pu rencontrer ont fait avec nous preuve d’une honnêteté à laquelle nous n’étions plus habitué en Asie du Sud Est après avoir déjà traversé le Vietnam et le Laos, où les prix ne sont pas du tout affichés, et les étrangers paient bien souvent beaucoup plus chers que les locaux (de manière exagérée).
Une découverte originale du bouddhisme en Thaïlande
L’une des activités les plus intéressantes à faire en Thaïlande est sans aucun doute la visite de ses magnifiques temples et montagnes. D’ailleurs, il y a énormément de temples et quoi de mieux pour en apprendre plus sur le bouddhisme.
L’un des plus beaux temples de Thaïlande et également l’un des plus impressionnant est le Temple Doi Suthep (Wat Phrathat Doi Suthep). L’entrée coûte 30 THB (environ 80 centimes). Ce temple est vraiment magnifique et les locaux nous ont dit que « si on vient à Chiang Mai et qu’on ne visite pas ce temple, alors nous ne sommes pas vraiment venus à Chiang Mai ».
Autant dire par contre que c’est assez touristique. Alors bien sur les temples touristiques sont bien souvent les plus beaux mais pourtant ce ne sont pas ceux où vous allez forcément apprendre le plus de la culture bouddhiste. C’est pourquoi, avec Maxime, nous avons cherché d’autres temples ou monastère pour aller vraiment à la recherche du bouddhisme sans la façade touristique, des endroits uniquement dédiés aux locaux. A Chiang Mai, nous nous sommes donc rendus au Monastère Buddha Dhamma Nonghor.
Prière des moines au monastère Buddha Dhamma Nonghor
Or, tous les dimanches, jour où nous nous y sommes rendus, à 18h30 a lieu la « prière » des moines dans le temple. Prière à laquelle nous avons donc eu la chance d’assister suite à l’invitation de l’un des employés du monastère (nous ne sommes pas certains que c’était un moine car il ne portait pas de tenue particulière et semblait plutôt être le gardien du monastère).
Dans le monastère, il est possible de lire partout en anglais et en thaïlandais des phrases illustrant les valeurs bouddhistes
A savoir également que la plupart des temples sont gratuits en Thaïlande, et même les temples payants tel que le White Temple de Chiang Rai peuvent être admirer de l’extérieur.
Statue de Bouddha sur l’une des entrées du White Temple
Souvent seulement l’entrée à l’intérieur du temple est payante, ou bien l’entrée du temple principal. C’est le cas par exemple du Wat Phra Singh à Chiang Mai. Si vous entrez dans l’enceinte principale qui donne sur la route cela coûte 20 THB, mais si vous marchez un peu sur le côté du temple et que vous allez à l’arrière vous verrez un endroit magnifique et pourtant très peu visité, car la plupart des touristes entrent dans le premier temple et s’arrêtent là. Ne vous y trompez pas également comme j’ai pu le faire (deux fois), ce ne sont pas de vrais moines assis à l’intérieur.
Ah bon ? Une croix gammée en Thaïlande ?
La seconde guerre mondiale, un traumatisme ? Et bien pas pour la Thaïlande. Ici, les signes nazis c’est hype, c’est cool. Autant dire que c’était assez surprenant de voir cela avec Maxime la première fois, surtout que ça ne choquait absolument personne et que nous étions dans une des plus grandes villes de Thaïlande à Chiang Mai. Après plusieurs recherches nous avons appris que c’est une mode qui s’est développée en 2013 principalement à Bangkok.
A ce moment, les jeunes thaïlandais trouvaient marrant le personnage d’Hitler (principalement sa tête en fait) et l’imagerie nazi.
Cependant, il semblerait qu’à ce moment il y avait une grande ignorance de cet aspect majeur de la seconde guerre mondiale et des implications du nazisme. Ce n’était donc pas dû à une véritable admiration de l’idéologie nazie.
Nous avons d’ailleurs appris que peu après que la mode ait pris une grande ampleur (il y avait de nombreux magasins à l’effigie d’Hitler et du mouvement nazis à Bangkok notamment), le gouvernement a pris la décision d’ajouter au programme scolaire l’étude de l’Holocaust, espérant ainsi endiguer ce phénomène. On va quand même vérifier en arrivant à Bangkok si les magasins sont toujours là.
Après, quoiqu’il en soit, ces photos ont été prises en 2018, donc il appartient à chacun de déduire ce qu’il veut de l’ignorance ou pas des jeunes thaïlandais de cette partie de l’histoire.
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