C’est vraiment un pays magnifique, les paysages que l’on voit chaque jour sont splendides, mais clairement, notre couleur de peau nous pénalise. Finalement, on retrouve un peu le sentiment qu’on a rencontré au Vietnam mais amplifié fois 1 000 (et c’est à moitié exagéré).
Déjà le passage à la frontière, comme je vous l’expliquais dans un précédent article, c’était pas joli joli avec toute la corruption. Mais en plus les habitants une fois sur place ne sont pas plus gentils que ça, c’est même le contraire.
Les vélos ont voyagé sur le toit du bus, sans trop de casse malgré les routes chaotiques
Notre arrivée au Laos en bus nous a conduit à la ville de Muong Khoa tout d’abord. C’est la première vraie ville après la frontière vietnamienne du côté de Dien Bien Phu. C’est donc notre premier aperçu du pays et des Laotiens.
Adieu les sourires, les cris des habitants quand on passe à vélo, là c’est plutôt l’habitude et la lassitude de voir des étrangers qui habitent les gens que l’on croise. Ils ne font même pas attention à vous, ne se pressent pas pour vous servir à une table de restaurant (en fait si vous pouviez ne pas vous arrêter dans leur restaurant, ce serait même mieux) et vous cris dessus pour vous expliquer les tarifs d’une carte SIM (véridique).
Pour les prix des produits, toujours rien d’affiché comme au Vietnam, et il semble que les prix soient assez excessifs contrairement aux prix réels que paient les locaux.
C’est le cas notamment pour notre trajet en bateau jusqu’à Nong Kiaw (ville assez difficile d’accès à vélo). En effet, un seul départ par jour à 9h30 et aucun tarif fixe, c’est au petit bonheur la chance comme on dit.
Certains locaux parlant anglais vous expliquent que « s’il y a assez de monde alors peut-être que vous paierez moins cher ». Cela dépend donc du nombre de personnes sur le bateau et sûrement de l’humeur du vendeur, et il en va de même pour les prix des vélos, bien entendu. Nous voilà donc dans un certes joli village mais assez cher et avec des gens pas forcément sympathiques.
Le village est rempli de « guesthouse » un peu partout, avec des prix allant de 6 euros la nuit à plus, mais nous décidons que pour cette nuit, nous camperons.
Nous plaçons donc la tente sur la plage, ayant en tête que nous passerons une bonne soirée et bon réveil étant donné le paysage paradisiaque qu’offre ce petit village du Laos. Toutefois, c’était sans compter des enfants en apparence adorables qui finissent pas se révéler modeler par l’opinion de leurs parents vis-à-vis des étrangers.
Cadre paradisiaque dans la ville de Muong Khoa
En effet, après avoir joué dans l’eau et profité de la chaleur revenue du mois de Mars, les enfants se ruent vers nous pour voir la tente, nos affaires, un peu de curiosité pourquoi pas. Sauf que cela fini par une demande d’argent en tendant les mains. Oui parce qu’ils ont grandit avec une idée en tête dans cette petite ville assez habituée aux touristes : « les touristes ont de l’argent, ils ont plus d’argent que nous, ils peuvent nous en donner, ils doivent nous en donner ». Ils nous voient un peu comme des vaches à lait en fait.
Après peut-on vraiment leur en vouloir ? En fait, le Laos est un pays qui vit en grande partie sur le tourisme, donc forcément, quand ta seule ressource dépend des touristes, tu essayes d’obtenir un maximum. Et même si on essaye de s’éloigner des endroits touristiques, dans la mesure où il n’y a véritablement qu’une route praticable et agréable pour les cyclistes au Nord du Laos (la route numéro 13), il est difficile de ne pas retomber dans un petit village ayant uniquement pour objectif de vendre un maximum aux touristes.
Nong Khiaw vu du sommet de la montagne Nang None
Après, est-il besoin de parler des autres villes que nous avons vu au Laos ? L’idée reste la même partout. Tout prix est à négocier et un sourire tu auras si tu as de la chance.
L’apogée se rencontrant en tout cas dans la ville de Luang Prabang avec des prix ridiculement plus élevés qu’ailleurs et pas forcément plus de qualité.
Marché de Luang Prabang
Après, le Laos reste un endroit magnifique, et il y a sans nul doute un grand nombre de laotiens qui ne correspondent pas à l’image qu’on a eue d’eux à travers les villes qu’on a traversées. Mais disons-le, y compris dans les petites villes, les gens ne manifestent pas spécialement de l’empathie.
Peut-être est-ce plutôt de la timidité ? Peut-être la barrière de la langue est-elle plus intimidante pour les Laotiens ? Ou tout simplement est-ce dû à l’autoritarisme de l’État ? Ces questions pourraient expliquer les comportements auxquels nous avons été confrontés.
Nous espérons en tout cas que nos prochaines semaines au Laos changeront notre opinion de ce si magnifique pays.