Tourisme sexuel : chiffres, prévention, conseils

Prostitution, exploitation, pédophilie, ce sont principalement les femmes et les enfants qui sont touchés mais les jeunes hommes y sont parfois contraints également. 

Les pays concernés sont majoritairement ceux en voie de développement où le coût de la vie est très accessible pour les occidentaux. L’essor du tourisme et l’avènement du lowcost rendent le tourisme sexuel encore plus abordable et fragilisent d’autant plus les populations visées. Voyons ensemble quelques chiffres, comment éviter les pièges et faire en sorte que cette pratique déviante cesse.

Il existe plusieurs formes de tourisme sexuel :

• La prostitution pré-existente, Pattaya en Thaïlande, Saly au Sénégal, Fortaleza au Brésil, où il est facile d’obtenir des faveurs sexuelles contre rémunération.
• Les « voyages culturels » organisés par certaines agences de voyage nord-américaines, allemandes, hollandaises ou japonaises (entre autres), qui proposent des escapades discrètes pour « découvrir les pratiques exotiques locales ».
• Le « copinage » ou ce qui s’apparente aux « escort girls/boys ». Le plus souvent, une jeune femme se lie d’amitié avec un homme en se proposant comme guide ou accompagnatrice et se fait rémunérer ses services avec des objets, des bijoux, des portables etc. A Cuba, les femmes s’appellent les jineteraset les hommes proposant leurs services lesjineterosoupingueros. Cette pratique se retrouve également sur la côte Sénégalaise où, à l’inverse, ce sont des femmes européennes d’âge mûr qui paient des jeunes hommes noirs appelés antiquaires ou rasta boys pour leurs services. Le tourisme sexuel féminin existe également en Haïti, au Kenya, en Tunisie, en Indonésie et dans bien d’autres pays encore.

Quelques chiffres

• En Thaïlande, on estime qu’il y a environ 2 000 000 de prostitués, genres et âges confondus dont 300 000 enfants.

• Au Cambodge : 44 % des prostitués ont leur premier rapport sexuel avec des touristes.

• Bogota en Colombie compte entre 5000 et 7000 prostitués de moins de 18 ans.
• En République Dominicaine, 20 à 30% des touristes constituent la clientèle des prostitués de Saint-Domingue. 
• 19 000 000 d’images pédopornographiques sont hébergées en France sur internet et échangées dans le monde. Les victimes sont de plus en plus jeunes et les violences de plus en plus graves.
• À Madagascar ainsi qu’en Zambie, la majorité des enfants qui errent dans les rues se prostituent.

Selon l’ECPAT (End child prostitution, childpornography and trafficking of children for sexualpurposes), un réseau mondial qui lutte pour mettre fin à la prostitution infantile, à la pédopornographie et au trafic d’enfants à des fins d’exploitation sexuelle, ce ne sont pas moins de 70.000 enfants qui en sont victimes chaque année en Indonésie. 43,5% d’entre eux ont moins de 14 ans, selon l’Institut de femmes de Java Ouest (The Woman’s Institute), une zone connue pour le trafic de femmes et d’enfants.L’exploitation sexuelle des enfants s’effectue en Indonésie par le biais des réseaux pédocriminels australiens, européens et américains, qui ont été signalés par de nombreuses ONG.

Il faut savoir que les actes commis à l’étranger par des français ne restent pas impunis : une fois rentré sur le sol français, tout auteur d’actes répréhensibles à l’étranger est condamnable !

Prévention et conseils

Lorsque vous organisez votre voyage à l’étranger, renseignez-vous sur les villes ou quartiers à éviter ou bien qui méritent plus de vigilance que la normale. Les quartiers où sévit la prostitution sont en général « mal famés » et il peut y avoir des rixes et de la violence. Les jeunes femmes doivent particulièrement être vigilantes afin d’éviter de tomber dans le piège d’un réseau. Les organisations locales envoient des enfants approcher les touristes et leur demandent de les suivre pour « leur montrer quelque chose » ou bien se proposent comme guides pour les faire visiter la ville. Certains enfants sont honnêtes et leurs intentions sont sincères car ce sont leurs seuls moyens de survie et de gagner un peu d’argent, mais d’autres n’ont pas le choix que d’obéir à des ordres car bien souvent menacés. En répondant à leurs sollicitations les touristes ne font qu’entretenir ce cercle vicieux car « ça fonctionne ».

Un autre danger de la prostitution à l’étranger est le risque de transmission de maladies sexuellement transmissibles. Le SIDA est la MST la plus répandue et la plus préjudiciable d’entre elles et malheureusement certains pays affichent un taux officiel de près de 30% de personnes séropositives, ce qui signifie que presqu’une personne sur trois que vous croiserez est possiblement porteuse du VIH. Le préservatif reste le meilleur moyen de se prémunir d’une MST mais l’abstinence est encore plus efficace !

Article rédigé par Ysabelle

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